La journée commençait pourtant bien. Le réveil me semblait un peu plus froid que les jours précédents, mais il était encore tôt et le soleil venait seulement de pointer le bout de son nez. Quand je sortais la tête de ma tente je comprennais mieux l’origine de cette sensation: le sol et ma tente sont couverts de neige! Bon il n’avait neigé que quelques millimètres, mais bien assez pour me rendre joyeux et me décider de me lancer tôt dans la journée. J’étais près du village de Thier (oui, oui) et n’avait pas de destination précise pour la journée. Tant que la boussole pointe plus ou moins vers le nord-est, tout va bien.
Je fais halte dans le village de Meinerzhagen pour me ressourcer le temps de midi. Charment endroit dans une magnifique région. Les montées des vallées me font transpirer alors que le thermomètre affiche 0°. Je suis bien content d’avoir de bons vêtements dans les descentes par contre.
Et c’est après une sacrée descente que cette journée si magnifique commence à prendre une autre allure. Il fallait bien que ça arrive un jour, mais voilà que j’ai une crevaison. “Pas grave, me dis-je, j’ai tout ce qu’il faut pour réparer!”. Il me faut peu de temps pour trouver la source du problème: une punaise logée dans mon pneu. Je me demande bien qui laisse trainer des punaises sur une route si isolée, mais bon ce n’est pas mon souci principal pour le moment. Après avoir pris le temps de bien coller ma rustine sur la chambre à air et de vérifier que mon pneu est sans autre encombres, je replace la roue et essaye de regonfler le pneu, mais ce n’est pas aussi fluide que d’habitude. Ma fidèle pompe me jouerait-elle des tours? J’arrive néenmoins à remettre assez d’air dans mon pneu que pour continuer jusqu’à la ville la plus proche qui se situe à quelques kilomètres de là. Cependant mon pneu se redégonfle doucement en chemin.
Un peu confus je me remets sur le bord de la route et tente de le regonfler un peu. Ça ne marche qu’à moitié, mais miracle, j’aperçois une pompe à essence au loin! Je décide donc de pousser mon vélo jusqu’à la pompe où je me pose pour redémonter ma roue. Je trouve un autre petit trou dans la chambre à air, je le réparre mais, comme tout ne peut pas être parfait, le compresseur de la pompe à essence est en panne. Je me dis “pas grave, il y a surement une autre pompe plus loin”. Et effectivement, de l’autre côté du centre ville je trouve une autre pompe avec un compresseur en état de marche! Je me réjouis surtout qu’il fait déjà noir entre temps. Je prends le tuyau d’air comprimé et au moment ou je veux le mettre dans la pipette, celle-ci s’arrache du pneu. À ce moment là je me rends compte que je suis dans la merde. M’étant dit auparavent que des rustines suffisaient pour réparer des crevaisons, j’avais décidé de ne pas prendre de chambre à air de rechange neuve. J’entre dans la petite boutique de la pompe un peu désespéré en demandant si à tout hasard ils n’ont pas de pneus de vélos. Forcément ils n’en ont pas. Je demande alors si il n’y a pas une forêt à distance de marche, mais c’est pas gagné non plus. Finalement je me trouve un petit coin perdu dans les bosquets le long de la petite rivière où je ne suis visible depuis nulle part et j’y installe ma tente en attendant de trouver une solution le lendemain.
Après avoir passé une nuit remplie de bruits des voitures, je me réveille avec la réalisation qu’on est dimanche et que la plupart des magasins seront fermés. Dans l’espoir de trouver une solution à mon problème de pneu je fais le tour de la petite ville d’Attendorn, mais à part les sons de l’orgue dans l’église lors de la messe, la ville semble morte en ce dimanche 4 décembre à 9h30 du matin.
Pour finir, je me dis que le mieux que j’ai encore à faire est d’attendre ici encore un jour jusqu’à l’ouverture des magasins pour me racheter deux chambres à air. Et au final c’est bien aussi. J’aurais bien aimé me rapprocher de ma destination tout en me réchauffant en roulant, mais rien ne presse et j’ai quand-même tout ce qu’il me faut: à boire, à manger, pas trop froid et un endroit où dormir cette nuit. Même si je serai content de repartir d’ici demain, rien ne presse et ça fait juste une histoire en plus contre une journée de repos :o)
Update du lendemain: J’ai façilement trouvé une nouvelle chambre à air que j’ai installé en 5 minutes. L’aventure continue!