Deux guérisons
Thierry

Nous avons eu deux malades cette semaine: mon vélo et moi-même. Mon vélo était atteint de pédalite aiguë et moi j’ai chopé la crève. Pour me guérir c’était assez simple: 45h de repos dans ma tente, un peu de paracetamol et le tour était joué. Pour mon vélo par contre c’était une toute autre histoire.

Comme vous avez peut-être remarqué sur la carte, je suis un peu au milieu de nulle part. Et nulle part c’est pas le meilleur endroit pour que le pédalier de mon vélo bien aimé tombe en morceaux. Heureusement ce n’était pas encore le cas, mais un jeu de plus en plus conséquent se faisait néanmoins sentir. Le premier réparateur de vélo à Sogndal n’avait pas de pièce de remplacement compatible. L’atelier suivant se trouvait à 80km. Heureusement, le hasard (qui je constate fait en général assez bien les choses) fait que j’étais obligé de prendre un bus sur une distance de 40 km pour passer une série de tunnels qui m’étaient interdit. Durant les 40 km suivants, mon vélo poussait des cris de plus en plus effrayants au point où j’avais peur qu’il perde vraiment les pédales si ça continuait comme ça.

Il a néanmoins tenu le coup jusqu’à Sandane où se trouvait l’atelier qui j’espérais allait pouvoir le sortir de sa misère. Je dois dire que nous n’avions pas pu tomber mieux! Nous étions tous deux accueillis par un monsieur fort sympathique s’appelant Arild, lui même passionné de vélos. Arild a constaté que le pédalier était complètement détruit et par chance il avait en stock un autre flambant neuf pour le remplacer. Un seul problème: le pédalier en place était fait en partie de plastique et il était tellement en ruine qu’il était impossible de le dévisser sans tout casser. Il se faisait déjà tard et nous décidions tous les trois d’attendre le lendemain pour trouver une solution. Je retournai voir Arild dans sa boutique le lendemain lui proposant d’attaquer le problème.

L’opération qui en suivi était longue et laborieuse. Pendant quatre longues heures, j’ai bourriné au burin et au maillet le pédalier en ruine qui était bloqué dans les entrailles du vélo. Une opération assez risquée et dangereuse, car il ne fallait surtout pas abîmer le filetage du cadre, sans quoi il serait impossible de greffer un nouvel organe. Après de beaucoup d’acharnement, de sueur et de larmes, j’ai le bonheur d’annoncer que l’opération fut un succès! Équipé d’un nouveau pédalier et de sinus presque débouchés, nous pouvons maintenant reprendre une fois de plus la route sans craintes!

J’aimerais fortement remercier Arild - qui tiens le magasin intersport de Sandane depuis plus de 13 ans - pour son aide, sa gentillesse et sa tolérance aux coups de maillet toute la journée. Me voilà reparti, je l’espère, pour un bon paquet de kilomètres sans soucis techniques.


Trondheim